dimanche 18 novembre 2012

Ban.....lieue de vie !

J'habite en banlieue, banlieue d'une grande ville, banlieue de P...s.
Un département très proche, de mauvaise réputation, célèbre pour sa basilique, son stade d'andouilles (oui c'est ma libre opinion) et son trafic en tout genre...
Voyez de quoi je veux parler ou plutôt de quel endroit ?
Mais si, pour celles et ceux qui vivent dans la "Câpitaaaaaaaaaaaale", savez, au-dela du périph, dans le bout du monde quoi !!
Je vis .
Par choix, en toute connaissance de cause.
Et justement, j'en cause (oui bon jeu de mot très miteux dû à ma vision limitée par ma si...nu crouic de merdoisse !
Donc j'habite dans le 9-3.
Je n'y suis pas né, ai vécu auparavant dans d'autres endroits et ne connaissait le 9-3 que par ce que j'entendais à la radio ou à la télévision (quand j'avais encore ce bidule inutile) et parce que, enfant, j'habitais très proche de la "frontière" avec le 9-3.
La banlieue quoi, la proche banlieue. J'ai aussi vécu en banlieue lointaine, les départements de "bouseux" comme les qualifiaient les parisiens de l'époque, officieusement et officiellement aussi d'ailleurs.
Mais qu'est ce que la banlieue.
Wikipedia, encore lui, écrit ceci :
La banlieue est le territoire qui entoure une ville-centre. Le terme peut parfois être rapproché de la ville-dortoir à vocation essentiellement résidentielle, mais la banlieue accueille généralement différentes activités et possède des centralités propres. Les banlieues sont souvent en France des communes administrativement indépendantes des villes centres principales même si elles sont de plus en plus regroupées au sein de communautés d'agglomérations indépendantes ou non d'une ville principale. La notion de banlieue dénote des formes urbaines différentes de celles de la ville sans pouvoir exister de façon totalement indépendantes de celles-ci. En 1968, le philosophe Henri Lefebvre dans le droit à la ville1 critique la fabrication productiviste des banlieues et explique en détail, ce qui distingue la ville et la banlieue. Aujourd'hui, dans les médias, "les banlieues" sont souvent à tort réduites a certaines cités et autres grands ensembles sensibles caractérisés par un déficit d'intégration sociale, un taux de chômage plus important que la moyenne, l'existence d'une économie parallèle, ou encore des phénomènes de violences urbaines. Ces cités et grands ensembles sont l'objet de politiques publiques importantes et sont notamment fortement étudiés par la sociologie. Ils peuvent également se caractériser par leur dynamisme, la présence d'une vie commune et de réseaux de solidarité plus forts que dans le reste de la banlieue. L'existence des banlieues est le résultat d'un débordement de la ville au-delà de ses murs ou limites (souvent inhérent à l'existence de ces limites) ou encore d'un étalement urbain, si ce n'est la mise en œuvre volontaire d'une relégation sociale ou le choix de vivre dans un contexte différent de celui d'une ville.
 Effectivement, si l'on décortique le mot, on trouve ban et lieue. Ban du verbe bannir c'est à dire, éloigner, mettre de côté, ôter du centre (des villes et des centres urbains).
Et lieue par référence à l'ancien système de calcul des distances en lieue et non pas en km.
Bref mettre de côté les masses, les remuants, les indésirables, faire place nette afin que la plèbe ne se mélange pas au reste de la population et ne crée pas de débordements.
Autant dire que le concept de banlieue existe depuis un certain moment, fin du XIX è siècle en fait.
Le cas de la banlieue parisienne étant particulier à cet égard et la petite couronne (avec les départements 93, 94 et 92, l'ovni) encore différent.
Je ne continuerais pas le cours d'histoire ni ne ferais de Politique (quoi que je parle de choses publiques et de la ville, donc de la polis, d'où politique) mais il est clair que l'acception de banlieue dépotoire, banlieue éloignement et abandon s'applique avec acuité pour la Seine Saint Denis., je l'observe tous les jours.
Je vis près d'une cité, pas la pire mais pas non plus un lieu de tranquillité. Ceci dit, j'ai traversé en bus des endroits que je n'imaginais même pas exister en 2012 à 10km de Paris, ignorés de tous dans nos cocons avec nos cerveaux lavés par la télévision et sa vision étriquée.
Moi la première qui ai vécue loin de tout cela.
Venir dans le 9-3 a été un choc pour moi, c'est vrai, même si je suis loin d'être dans un "coin qui craint" vraiment, n'en déplaise à mes "amis" parisiens ou de province. Par contre, je constate l'abandon : abandon des entreprises, donc des emplois et des rentrées de fonds pour les communes, abandon des dotations sur les services publiques, transports publics, services médicaux (trouver un spécialiste est, parfois, compliqué car, bien sur il y en a dans le 9-3, mais pas assez), référents culturels(c'est bien connu, on ne pense pas en banlieue !!).
Je force 'un petit peu) le trait mais je me rends bien compte des difficultés des habitants de mon département, ne serait ce pour se déplacer.
Je me considère comme une privilégiée : je travaille, mon logement est assez) décent, j'ai accès à la culture, à internet.
Certes je ne suis pas parisienne, j'assume et, même si on me le proposais, je ne le voudrais plus : j'ai vécu dans le 17è puis le 9è arrondissement, je ne souhaite pas y retourner.
Mais je connais aussi les échanges humains, la solidarité des communautés, avec également, en certains endroits, la misère sanitaire, éducationnelle et professionnelle.
Mais j'aime mon département d'adoption qui recèle une multitude de trésors, de chaleur, de surprises. Alors je le défends, j'explique pourquoi je me suis "exilée" ici et pourquoi je ne regrette pas : bien sur je paye le prix. Curieusement, mes "amis" de Paris ne viennent toujours pas me voir, le bus qui dessert mon lieu d'habitation (oui le bus car il y a UNE seule ligne sur ce tronçon hélas) profite de sa position de monopole pour négliger cette ligne qui est sous équipée, les bus jamais à l'heure mais toujours bondés (prévoir TRES à l'avance).
Et j'enrage, j'enrage de ce déséquilibre flagrant, de cet abandon des "élites" depuis des décennies, cet incompréhension du reste des français face à la banlieue, comme j'ai pu en être l'instrument aussi.
Je ne lancerais plus jamais le terme "banlieusarde" avec un soupçon de mépris !

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